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Une technique gréco-romaine sortie de l’oubli et remise au goût du jour

Les sigillées sont des poteries à base d’argile à basse température, dont le nom provient de «sigillum», qui se réfère au sceau ou au cachet que l’artisan apposait sur ses céramiques. Il désigne à la fois la poterie (support) et l’engobe, terre liquide très finement décantée qui sert de vernis et produit un effet incomparable sur la surface de l’objet.

Cette technique qui remonte à la Grèce antique et que les Romains ont reprise par la suite a connu un grand développement jusqu’à la découverte de l’émail qui assure une parfaite étanchéité. La terre sigillée est ainsi délaissée jusqu’au début du 20e siècle, lorsque des archéologues la redécouvrent et la décrivent. Mais l’époque étant au modernisme, les poteries prennent la direction des musées et la technique continue à dormir. L’intérêt plus récent de certains céramistes pour les techniques délaissées a permis de sortir de l’oubli les sigillées, même si ce phénomène reste encore très marginal. En France, le céramiste Pierre Bayle, décédé en 2004, est l’un d’eux. Malheureusement, malgré ses nombreuses recherches en la matière, il n’a pas transmis ses connaissances et aujourd’hui personne ne sait comment il procédait. Tout reste donc à (re)découvrir.

Aujourd’hui, quelques céramistes travaillent à nouveau les sigillées. Parmi ceux-ci, certains reproduisent la technique à l’ancienne, d’autres l’adaptent à une expression contemporaine. C’est le cas de Suzy et Jens qui façonnent leurs pièces au tournage, puis les polissent plusieurs fois et les recouvrent de terre sigillée. Pour obtenir celle-ci, les terres sont tamisées puis mises à décanter dans l’eau. Les particules lourdes se déposent au fond du seau. Le liquide qui se trouve en surface est récupéré et ensuite laissé à évaporer. On obtient un liquide qui, une fois appliqué sur la pièce polie, devient lisse et soyeux.

Les teintes chaudes et variées de l’argile sigillée dépendent du support, de la température et du type de cuisson. Suzy et Jens procèdent en deux cuissons: une première, oxydante, à 1000°C, qui rend la pièce (presque) étanche et lui confère des teintes vives et uniformes mais sans relief ; une seconde, au bois avec enfumage, qui permet de révéler une gamme chromatique aux nuances infinies et d’une grande profondeur.

Claude Grimm